Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,

Le 17 juin de chaque année, à l’instar des autres pays du monde, le Congo célèbre la journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse. Cette journée est observée depuis 1995 conformément à une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, afin de promouvoir la sensibilisation du public à la lutte contre la désertification et les effets de la sécheresse, ainsi qu’à la mise en œuvre de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, convention lancée il y a tout juste 30 ans.

Les derniers rapports des Nations Unies sur le sujet font état d’une crise sans précédent à l’échelle planétaire. Parmi les multiples risques climatiques, peu, pour ne pas dire aucun, font plus de victimes, causent plus de pertes économiques et touchent plus de secteurs de la société que la sécheresse, la désertification et la dégradation des terres. Cette destruction silencieuse passe souvent inaperçue, mais les faits et les chiffres sont là :

  • Près de 2 milliards de personnes à travers le monde sont directement affectées par les conséquences de la sécheresse en termes d’insécurité alimentaire, dont 50 millions répartis entre l’Afrique de l’Est, l’Afrique australe et les pays du Sahel.
  • Les pertes économiques liées à la sécheresse au cours de ces 50 dernières années ont été chiffrées, en ce qui concerne l’Afrique, à quelque 70 milliards de dollars.
  • Le manque d’eau a des conséquences néfastes sur la perte de pâturage, le déclin des récoltes et l’explosion des prix alimentaires. Il concentre les polluants dans les rivières et affecte aussi la production d’énergie, l’industrie, la santé, le transport fluvial, le bien-être et globalement, les revenus des populations. Et, comme dans la nature tout est interconnectée, l’absence d’eau, mais aussi l’excès d’eau, constituent les 2 faces du dérèglement climatique. Dans la Corne de l’Afrique, particulièrement au Kenya, les précipitations diluviennes et destructrices comme nous en avons connu ici au Congo, ont brutalement succédé à des épisodes de sécheresse intense. Avec pour principales victimes les populations, mais aussi la qualité et la rentabilité des terres.

Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,

Il était donc logique que la journée internationale de lutte contre la sécheresse, et la désertification soit consacrée cette année à l’avenir de la gestion de nos terres.

À ce titre, et pour répondre à ses engagements pris au niveau international, le Congo a élaboré des politiques nationales pour stopper et renverser le phénomène de dégradation des terres, en participant au programme de définition des cibles volontaires de neutralité en matière de dégradation des terres à l’horizon 2030.

Depuis 2013, le Congo fait partie du partenariat TerrAfrica, qui soutient les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne dans leur effort de coordination des interventions et des ressources pour une intensification des bonnes pratiques de gestion durable des terres.

Le Congo fait également partie du défi de Bonn, cet effort mondial dont l’objectif est de restaurer 350 millions d’hectares de terre dégradées et déboisées. Il participe également aux plateformes de collaboration régionale telles que l’Afri 100 engagées aux côtés des communautés rurales dans la résilience face aux changements climatiques

Mesdames et messieurs, Chers compatriotes,

Si, dans notre pays, la sécheresse n’est pas – ou pas encore – un phénomène susceptible d’impacter nos écosystèmes et la gestion durable de notre patrimoine terrestre, ce n’est pas le cas de la dégradation de nos terres.

Dans plusieurs départements du Congo, cette dégradation est hélas une réalité et la destruction de la couverture végétale par l’agriculture itinérante sur brûlis en est la principale cause. La persistance de techniques agricoles qui dégradent la nature exige de la part du gouvernement et des autorités locales un vrai travail de pédagogie assorti de mesures strictes, afin d’inverser cette tendance dont les conséquences peuvent être irréversibles. Mais demander à nos compatriotes de renoncer aux feux de brousse ne sera compris et admis que si un vrai travail de vulgarisation des lois sur la protection de l’environnement et le développement durable est effectué. Un travail qui doit s’accompagner d’une sensibilisation des populations rurales, femmes et hommes, à l’agro-écologie, à la conservation des Semences et à l’utilisation d’espèces résistantes à la perturbation des cycles de culture et de récolte.

À l’occasion donc de cette journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, unissons nos efforts à ceux que mène inlassablement le président Denis SASSOU N’GUESSO, Premier écologiste du Bassin du Congo, pour donner vie à notre capital naturel. Mobilisons-nous pour la protection de nos terres, car c’est la seule chose que nous ayons tous en commun.

Vive le Congo vert, durable et responsable. Je vous remercie.

Arlette SOUDAN-NONAULT. –