Mes chers Compatriotes,

Chers amis du Congo,

Aujourd’hui, 16 juin 2022, comme chaque année depuis 1991, le monde célèbre la Journée de l’Enfant Africain que les Etats africains ont instituée en 1991.

Cette année, le thème retenu est : « l’élimination des pratiques néfastes affectant les enfants et les progrès réalisés en matière de politiques et de pratiques depuis 2013 ».

Cette commémoration est dédiée aux jeunes lycéens tombés sous les balles du régime d’Apartheid en Afrique du Sud, dans les rues de Soweto.

On se souviendra encore longtemps de ces enfants, filles et garçons décimés avec brutalité, il y a quarante-six (46) ans, le 16 juin 1976.

Ils avaient osé manifester et protester contre l’imposition d’un système éducatif répressif et discriminant. Pour cela, ils ont payé le prix fort : leurs vies.

Célébrer ces enfants martyres, c’est aussi et surtout, au-delà des commémorations, pour nous africains et pour l’ensemble de la communauté internationale, affirmer notre engagement résolu et définitif à transformer les conditions d’existence, d’éducation, de santé et de justice sociale pour nos jeunes d’aujourd’hui et de demain.

Le comité Africain d’experts sur les Droits et Bien-être de l’Enfant (CAEBDE) nous invite d’une part, à faire le point sur les réalisations en matière de politiques et des pratiques depuis 2013 et d’autre part, à engager une réflexion profonde pour éradiquer les pratiques néfastes affectant nos enfants en Afrique.

Je rappelle que lors de la commémoration de la 23ème édition de la journée de l’enfant africain en 2013, le thème a été : « Elimination des pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : Notre responsabilité collective ».

Notre pays, après avoir réalisé une étude sur les pratiques néfastes exercées contre les enfants, s’est engagé depuis à trouver des voies et moyens pour lutter contre ces phénomènes.

Parmi les pratiques portant atteinte au bien-être de nos enfants, nous avons identifiés les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, les accusations de sorcellerie et meurtre, le trafic, la maltraitance et les violences sexuelles contre les enfants.

Mes chers compatriotes, chers ami(es)

Le phénomène des violences faites aux enfants préoccupe plus d’un acteur politique, social ou scientifique. Ces violences sont perpétrées à l’encontre de nos enfants dans les foyers, dans les familles, à l’école, dans les institutions, au travail, dans la rue et au sein de la communauté. De telles pratiques sont pourtant clairement proscrites au titre des articles 53,62, et 63 de la loi n°04-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo.

Dix ans après le lancement de la campagne africaine sur l’élimination des pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants, je constate que notre pays à réaliser des progrès sur les plans juridique et administratif ainsi que sur des pratiques collectives.

Je note l’existence de plusieurs dispositifs. On peut citer :

  • L’existence des textes d’application de la loi 04-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo, le décret fixant attributions, composition, organisation et fonctionnement de la commission nationale de lutte contre la traite des personnes et le projet de décret portant institution, organisation et fonctionnement du Parlement des Enfants du Congo.

On note l’existence de plusieurs lois parmi lesquelles :

  • la loi n°19-2022 du 4 mai 2022 portant lutte contre les violences faites aux femmes en République du Congo. Cette loi a pour objet de lutter contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles ;
  • la loi n°27-2020 du 5 juin 2020 portant lutte contre la cybercriminalité dont le chapitre 8 est consacré à la pornographie infantile ;
  • la loi 22-2019 du 17 juin 2019 portant lutte contre la traite des personnes.

Plusieurs actions ont été menées :

  • Une étude sur les violences basées sur le genre et les violences en ligne en milieu scolaire en 2019 ;
  • Une autre étude sur les enfants en situation de rue et de mobilité, y compris les enfants victimes de traite en cours de validation (toutes ces études sont menées avec l’appui de l’Unicef).
  • un cadre stratégique pour le renforcement du système national de protection de l’enfant a été adopté en 2015 ;
  • une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre a été adoptée ;
  • des campagnes de sensibilisation sur la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo, ont été organisées auprès des parents pour le maintien des filles à l’école et l’interdiction des mariages forcés;
  • la réintégration familiale et sociale des enfants des rues par les centres d’accueil et d’hébergement des enfants a été organisée;
  • des mécanismes de dénonciation des auteurs des mariages forcés et des lieux de proxénétisme des enfants ont été mis en place ;
  • la réalisation des actions de prévention et de prise en charge en réponse aux violences, abus, exploitation et négligence à l’égard des enfants dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique Nationale d’Action Sociale (PNAS) et son Plan d’Action quinquennal 2018-2022 a eu lieu ;

 

Mes chers compatriotes,

Les progrès réalisés et les défis à relever montrent que le chemin à parcourir reste encore long, vu que l’on touche parfois à des pratiques néfastes profondément ancrées dans nos mœurs.

C’est ici l’occasion, pour le Gouvernement, d’adresser ses sincères remerciements à l’ensemble des partenaires du système des Nations Unies, des organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, sans oublier les partenaires locaux, en association ou en individualité, nos entreprises privées pour leurs appuis constants en faveur des enfants du Congo.

Pour terminer, je voudrais réitérer la détermination du gouvernement sous la coordination de Monsieur Anatole Collinet Makosso, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et Sous la Très Haute Impulsion du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, de ne ménager aucun effort pour faire de l’élimination des pratiques affectant les enfants l’une des priorités dans les politiques et programmes de protection des enfants en République du Congo.

Vive les enfants africains !

Vive les enfants du Congo !

Je vous remercie.