Le 16 avril 2025, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté par 155 voix pour et une voix contre (États‑Unis) une résolution proclamant la période 2027–2036 comme « Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement dans le cadre d’une gestion durable des forêts ». Cette initiative, présentée par la République du Congo, vise à répondre à l’érosion continue du couvert forestier mondial, estimée à près de 10 millions d’hectares perdus chaque année – un chiffre confirmé par la FAO pour la période 2015–2020 – et dont les conséquences se répercutent sur le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance de milliards de personnes.
En renforçant la gestion durable des forêts, la résolution entend mobiliser l’ensemble des acteurs internationaux : gouvernements, organisations régionales et internationales, société civile, peuples autochtones, communautés locales, secteur privé et milieux universitaires. Elle invite en particulier le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts à apporter leur expertise technique et scientifique et à célébrer cette Décennie par des programmes conjoints, financés essentiellement par des contributions volontaires.
Malgré l’adhésion massive de la communauté internationale, les États‑Unis se sont désolidarisés de la résolution en raison de la référence explicite à l’Agenda 2030 pour le développement durable et à l’Accord de Paris sur le climat, jugés contraires à leurs priorités nationales et à leur souveraineté. Le représentant américain a insisté pour que tout transfert de technologies et financement s’effectue exclusivement sur une base volontaire et bilatérale, considérant le texte comme un « exemple de longues résolutions au libellé problématique ».
À l’inverse, la Pologne, au nom de l’Union européenne, a salué la résolution et réaffirmé l’importance fondamentale de l’Agenda 2030 et de l’Accord de Paris pour un effort global cohérent de lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Le Pérou, quant à lui, tout en votant en faveur pour ne pas freiner la dynamique en faveur de l’environnement, a suggéré qu’une proclamation d’« année internationale » aurait pu constituer une alternative adaptée, notamment parce que la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021–2030) vient d’être lancée.
En instaurant ce cadre décennal, l’Assemblée générale place la préservation et la restauration des forêts au cœur des engagements mondiaux pour un développement résilient et inclusif, en appelant chaque État membre et chaque partenaire à partager les meilleures pratiques, renforcer les capacités locales et contribuer activement aux programmes de boisement et de reboisement. Au terme de ces dix années, l’objectif est d’avoir non seulement ralenti le recul des forêts, mais également accru significativement leur superficie et leur résilience, au bénéfice des générations présentes et futures.