Le président congolais Denis Sassou N’Guesso est arrivé à Benghazi, le 10 décembre 2024, pour une visite de travail de 48 heures marquée par des rencontres avec les principales figures politiques et militaires libyennes, dont le maréchal Khalifa Haftar. Cette visite s’inscrit dans un cadre plus large de médiation de l’Union africaine (UA) pour la Libye, dont le président Sassou N’Guesso assure la présidence du Comité de haut niveau. L’objectif de cette mission est d’encourager la réconciliation nationale et de soutenir les efforts de stabilisation du pays.
Dès son arrivée, Denis Sassou N’Guesso a entamé des discussions avec Khalifa Haftar, soulignant l’importance de trouver une solution définitive à la crise libyenne. Les deux hommes, visiblement satisfaits de se rencontrer à Benghazi après plusieurs échanges à Brazzaville et ailleurs, ont exprimé leur forte préoccupation face à la situation du pays. Le maréchal Haftar a d’ailleurs souligné les progrès réalisés à Benghazi, où les signes de paix commencent à se matérialiser. Les travaux de reconstruction sont désormais visibles, et la ville commence à tourner la page des violences passées.
Une réconciliation nécessaire pour un avenir commun
Les discussions ont également porté sur la nécessité d’un véritable processus de réconciliation nationale. Le maréchal Haftar a réaffirmé son engagement à restaurer la stabilité du pays et à redorer le blason de la Libye, un pays qui, selon lui, possède un potentiel considérable grâce à ses ressources naturelles et à son positionnement géopolitique unique. Ce message de paix a été relayé tout au long des rencontres du président Sassou N’Guesso avec les tribus libyennes, qui ont été reçues à Benghazi. Ces leaders tribaux ont exprimé leur confiance en la médiation de l’Union africaine, soulignant que celle-ci prenait mieux en compte leurs préoccupations traditionnelles dans le processus de réconciliation.
Les solutions africaines pour des problèmes africains
Le président Sassou N’Guesso a insisté sur le rôle clé de l’Union africaine dans le règlement de la crise libyenne, estimant que « les solutions africaines aux problèmes africains » sont les plus adaptées pour répondre aux spécificités du conflit libyen. Il a réaffirmé que la Libye devait être un exemple de la capacité de l’Afrique à résoudre ses propres problèmes, sans ingérence extérieure.
Un moment de détente dans la tradition libyenne
En dehors des discussions politiques, le président congolais a pris le temps de découvrir la culture libyenne. Il a partagé un moment de détente dans l’un des grands restaurants de la ville, le Benghazi Bay Night, où il a été accueilli dans une tente rappelant les traditions bédouines. Ce geste symbolique a permis de renforcer les liens culturels entre le Congo et la Libye, tout en rappelant les valeurs ancestrales et la sérénité qu’incarne cette tradition.
Vers la signature de la Charte de réconciliation nationale libyenne
Lors de la conférence de presse co-animée à Tripoli avec Mohamed Al Younes Menfi, président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen, Denis Sassou N’Guesso a exprimé son optimisme concernant l’avancée du processus de réconciliation. Le président congolais a annoncé que la Charte de réconciliation nationale libyenne pourrait être signée dès février 2025. « Si nous nous mobilisons tous, il nous sera possible, la veille du prochain sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba en mi-février 2025, que les Libyens parviennent à signer la Charte nationale de réconciliation en présence de tous les membres du Comité de haut niveau », a-t-il déclaré. Cette annonce marque un tournant dans le processus de paix, avec l’espoir d’un engagement plus fort de toutes les parties prenantes pour parvenir à un accord historique.
Une visite chargée de symbolisme
Le séjour du président Sassou N’Guesso à Benghazi, bien que court, porte une forte symbolique. En rencontrant les principaux acteurs libyens et en encourageant la réconciliation à travers des échanges directs, il a montré l’engagement de l’Union africaine pour la paix et la stabilité en Libye. La signature de la Charte de réconciliation nationale, prévue pour février 2025, pourrait constituer un tournant dans l’histoire de la Libye, un pays qui aspire à se relever après des années de guerre et de division.
Le chef de l’État congolais a ainsi marqué une étape importante dans la relance du processus de paix en Libye, un défi complexe mais essentiel pour la stabilité de toute la région sahélo-saharienne.