- Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et chers frères ;
- Madame la Vice-Présidente de l’Ouganda ;
- Mesdames Les Premières Dames ;
- Monsieur le Président du Sénat ;
- Madame la Présidente du Sénat de la République de Côte d’Ivoire ;
- Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;
- Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement ;
- Madame la Représentante du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies ;
- Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine ;
- Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les ministres des pays participants ;
- Mesdames et Messieurs les Hauts représentants des Organismes internationaux ;
- Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique et consulaire ;
- Monsieur le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique ;
- Monsieur le Président de la Commission de la CEEAC ;
- Distingués invités ;
- Mesdames, Messieurs ;
Après la première édition tenue ici même en République du Congo en 2011, BRAZZAVILLE se réjouit d’accueillir, ce jour, le deuxième sommet sur les trois bassins forestiers tropicaux de la planète, l’Amazonie, le Bornéo-Mékong et le Congo.
A ce propos, Je voudrais adresser mes cordiales salutations et mes chaleureux remerciements à Leurs Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement qui, en dépit de leurs agendas chargés, ont bien voulu rehausser de leur présence l’éclat de cet événement.
J’exprime également toute ma gratitude aux illustres personnalités ayant effectué le déplacement de BRAZZAVILLE, pour le soutien qu’elles nous apportent, à travers leur participation à cette rencontre.
- Messieurs les Chefs d’Etat ;
- Mesdames, Messieurs ;
Le défi climatique figure aujourd’hui parmi les menaces les plus inquiétantes pour la planète TERRE.
La montée du niveau des mers, la désertification, les épisodes caniculaires, les inondations et les glissements de terrain nous interpellent tous, y compris les climato-sceptiques.
Ces phénomènes, qui affectent de plus en plus les communautés humaines, la faune et la flore, en particulier dans les pays en développement, appellent à une mobilisation mondiale.
Avec un milliard et demi d’habitants et 80% des forêts tropicales du monde, les bassins de l’Amazonie, du Bornéo-Mékong et du Congo concentrent 80.000 espèces de plantes, 4.000 espèces de poissons, 3.000 espèces d’oiseaux et 500 espèces de mammifères.
Les enjeux sont connus et les solutions y attenantes ont même été identifiées.
Il s’agit principalement de préserver les massifs forestiers, pour leurs capacités à séquestrer le carbone, à réguler le climat et à apporter l’oxygène vital pour la survie de l’espèce humaine.
Ainsi, le présent sommet s’appesantira essentiellement sur, entre autres:
-la définition d’un schéma de gouvernance dans le cadre d’un nouveau multilatéralisme à travers un accord de coopération, en vue d’une alliance mondiale des trois bassins ;
-la mise en œuvre d’un plaidoyer commun sur la base d’une stratégie commune pour anticiper et préparer les requêtes de financement auprès des mécanismes existants et à venir ;
-la signature des conventions de financement avec les bailleurs de fonds, la philanthropie mondiale et le secteur privé ;
-la coordination d’une plateforme de coopération scientifique et technique sous régionale et intercontinentale pour renforcer les capacités des trois bassins ;
-l’établissement d’une gouvernance mondiale efficace pour gérer les enjeux environnementaux et climatiques à l’échelle planétaire ;
-le développement d’une stratégie commune pour stimuler des projets d’investissement en vue de lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité.
- Messieurs les Chefs d’Etat ;
- Mesdames, Messieurs ;
A l’horizon 2050, la population de l’Afrique devrait atteindre 2 milliards d’habitants, majoritairement jeunes, ce qui nécessitera une nourriture suffisante et de qualité.
Seule une agriculture performante permettra à notre continent de faire face à ses besoins alimentaires.
A l’évidence, le changement climatique est en mesure de compromettre les performances agricoles, du fait des perturbations de la pluviométrie.
Même les infrastructures d’irrigation ne pourront pas être opérationnelles à cause du tarissement des nappes phréatiques et de l’assèchement des cours d’eau, sous l’effet de la montée des températures.
En outre, la baisse du niveau de débit des cours d’eau peut mettre à rude épreuve les sites de production de l’hydroélectricité.
S’agissant de mon pays, la République du Congo, le Rapport national sur le climat et le développement, récemment publié par la Banque mondiale, révèle que le changement climatique rend déjà le Congo plus chaud, avec des précipitations de plus en plus irrégulières.
L’augmentation de la température pourrait multiplier les risques d’incendie et accroitre l’inconfort dans la vie au quotidien ainsi que la pénibilité du travail qui nécessite un grand effort physique.
Dans ce sens, une plus grande prise de conscience est nécessaire afin que les comportements de nos populations puissent se placer au diapason de nos proclamations sur la gestion de l’environnement qui ne doivent être ni de vaines incantations, ni de simples vœux pieux.
- Messieurs les Chefs d’Etat ;
- Mesdames, Messieurs ;
La forêt constitue le grenier de millions d’individus.
En abandonnant, de manière progressive, certaines activités créatrices de richesse certes, mais susceptibles de compromettre la protection de l’environnement, les communautés riveraines consentent des sacrifices exemplaires.
Pour leur part, les Etats renoncent à des projets de développement, à l’image de la construction des infrastructures de transport et de l’exploitation minière, qui pourraient porter atteinte à la préservation des forêts.
Ces efforts collectifs appellent une attention particulière et une solidarité agissante de la part de la communauté internationale, à travers, notamment, des compensations financières liées à la préservation des écosystèmes de biodiversité et de forêts tropicales.
Pour la mobilisation des ressources destinées au financement de la gestion de nos forêts, J’ai initié la création du Fonds Bleu pour le bassin du Congo.
Cet outil financier, qui concilie la lutte contre le changement climatique et le développement économique, est désormais opérationnel et ouvert aux contributions de nos partenaires.
Dans cette optique et face à l’intensification du défi climatique, en ma qualité de Président de la Commission Climat du Bassin du Congo, J’ai également lancé, lors de la COP27 en Egypte, l’Initiative de la « Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement ».
L’Union africaine s’est engagée à mener un plaidoyer en faveur de son appropriation à l’échelle mondiale pour une implication effective de la communauté internationale.
En attendant l’organisation, sous l’égide de l’Union africaine et du Forum des Nations Unies sur les forêts, de la conférence internationale dédiée à cette problématique, J’affirme que l’afforestation et le reboisement demeurent une réponse pertinente à l’accélération du changement climatique.
Il nous faut impérativement inverser le cours actuel de la destruction de nos forêts, pour une biodiversité et un couvert végétal plus denses.
C’est la vision juste et légitime de notre combat pour l’environnement et la forêt au service de la survie de l’humanité !
- Messieurs les Chefs d’Etat ;
- Mesdames, Messieurs ;
Le plaidoyer pour la forêt ne peut se départir du plaidoyer pour la Paix. On ne peut être l’ami de la forêt sans être un ami de la Paix.
Dans les zones de conflit boisées, c’est malheureusement la forêt qui constitue l’endroit idéal pour le camouflage des tranchées, du personnel et du matériel.
De ce fait, elle devient, elle-même, une cible lorsqu’il s’agit de débusquer l’ennemi ou de le mettre à découvert.
Pendant la guerre du Vietnam, des armes défoliantes ont été utilisées pour détruire les forêts.
Pourtant, c’est par leurs feuilles que les arbres absorbent le carbone et libèrent l’oxygène vital dont nous avons besoin.
Il sied de rappeler que l’arbre a toujours été le compagnon de l’homme.
Dans le substrat collectif de nos sociétés traditionnelles, la forêt incarne, depuis la nuit des temps, l’intermédiaire ou le trait d’union entre la Terre, où elle place ses racines, et la voûte céleste qu’elle rejoint ou touche par les cimes de ses arbres.
C’est en cela qu’elle symbolise la médiation et donc le dialogue.
L’expression est même passée dans la culture à travers « l’arbre à palabres » sous lequel se résolvent, par le dialogue, les crises et les conflits même les plus aigus.
Fort de ce symbolisme et du haut de cette tribune, Je lance un appel pour la Paix, afin que, partout dans le monde, les armes se taisent, les guerres et les violences s’arrêtent pour laisser la place à l’incontournable dialogue.
Rendre à la TERRE ce qui est à la TERRE serait le témoignage le plus vibrant de notre reconnaissance pour l’hospitalité de cette planète qui nous héberge et que nous appelons, parfois affectueusement, la Terre des Hommes.
Enfin, du présent sommet, il est attendu des actes forts et pertinents qui pourront être portés, d’une seule et même voix, à la COP28.
Sur cette note d’optimisme, Je déclare ouverts les travaux du sommet sur les trois bassins forestiers tropicaux Amazonie – Bornéo-Mékong – Congo.
- Vive l’alliance des trois bassins forestiers tropicaux !
- Vive la coopération internationale !
Je vous remercie.